DÉMARCHE
AUDREY BAZINET ART
Mon inspiration première découle d’un terme utilisé par des nombreux musiciens: le souffle continu ou la respiration circulaire. Cette technique permet aux musiciens de maintenir un souffle pendant un temps prolongé pouvant aller jsuqu'à plusieurs heures. Physiologiquement, il est impossible d'expirer et d'inspirer simultanément. Pourtant, certains instruments de musique (comme le didgeridoo, le shehnai ou certaines flûtes) et certains métiers (comme souffleur de verre) nécessitent un flux continu d'air en provenance de la bouche. La repiration continue est considérée comme une technique de jeu étendue lorsqu'elle est utilisée avec un instrument ne nécessitant pas son utilisation pour en jouer (saxophone, clarinette, trompette, etc.). Elle est régulièrement utilisée en musique contemporaine, musique improvisée et quelquefois en jazz.
Le terme respiration circulaire évoque en moi formes et couleurs abstraites que je représente par la peinture acrylique. Je suis grandement influencée par les techniques traditionnelles de la peinture chinoise (Zao Wou-Ki, Fabienne Verdier) ou le précipité de l’état d’esprit du peintre est la source de vie de chaque trace et de chaque intervention. Mon travail sur toile évoque des paysages intérieurs qui font écho au senti intérieur d'artiste qui utilise le souffle comme véhicule artistique et transmetteur d'émotions. La production sur grand format de toile (exemple 48X60), permet de transmettre plus efficacement la sensation de mouvement et de légèreté du souffle. Par le travail très vaporeux de la peinture, utilisée en lavis sur des couches épaisses et texturées de gesso, j’illustre la respiration circulaire qui voyage dans le corps, dans l’esprit et qui vient habiter ou donner vie à des paysages intérieurs. C’est dans la fluidité des formes qu’un atmosphère vaporeux est créé et qu'il nous amène à contempler des paysages abstraits qui semblent flotter dans un espace intemporel. Le travail avec la peinture acrylique permet l'utilisation d'eau ce qui donne un résultat sur toile semblable à une aquarelle sur papier. Je dispose pour commencer ma toile horizontalement sur le sol. En travaillant à plat sur de larges toiles montées, avec de grands mouvements pour précipiter la peinture( ou le gesso si je désire de la texture), il est possible de créer une sensation de mouvement. A cette première étape, s'ajoute l'utilisation d'eau qui permet l'application la peinture acrylique en lavis et en superposition selon le temps de séchage acordé entre chaques interventions. Ma toile est placé en deuxième temps sur chevalet pour travailler la composition de façon plus délicate aux pinceaux. J'utilise aussi régulièrement du papier, des tissus, du bois et autres médiums en collage. Mon oeuvre lorsque terminées, est enduite d'un vernis protecteur brillant qui ramène la brillance aux couleurs comme lorsqu'elles sont recouvertes d'eau lors de la production avant le séchage.